Atelier AIMS Caen 2010
Corbel, P. ; Chomienne, H. et Serfati, C. « Laboratoires publics, entreprises et pôles de compétitivité : le projet commun, instrument de management de tensions paradoxales », Atelier de recherche AIMS « Les modèles d’innovation ouverte : quelles pratiques pour quels enjeux ? », Caen, mars 2010
Résumé :
Dans un contexte d’innovation ouverte, les relations entre laboratoires publics et industriels doivent logiquement se développer. Les relations entre ces deux types d’acteurs sont toutefois rendues plus complexes par de fortes divergences concernant leur vision de l’appropriation des savoirs. D’un côté les structures publiques de recherche ont pour mission fondamentale de faire avancer la connaissance et de la mettre à disposition du public. De l’autre, l’un des buts fondamentaux des entreprises est de s’approprier des parcelles de savoir de manière à en tirer un avantage concurrentiel. L’un des outils de cette appropriation est le système de droits de la propriété intellectuelle (PI).Nous avons donc plus particulièrement étudié le rôle des droits de la PI dans les relations entre laboratoires publics de recherche et industriels à travers une étude qualitative (fondée principalement sur 14 entretiens semi-directifs menés auprès de responsables PI ou des relations avec les laboratoires publics dans les entreprises, et de responsables de la valorisation de la recherche d’universités, d’écoles d’ingénieurs, d’hôpitaux et d’organismes publics de recherche). Et nous avons croisé les résultats de cette étude avec ceux d’une étude menée sur le fonctionnement du pôle de compétitivité System@tic (principalement 13 entretiens menés auprès de divers types d’acteurs : responsables d’entreprises – grands groupes et PME -, de laboratoires de recherche, des collectivités territoriales et de l’équipe permanente du pôle). Une partie des questions posées dans le cadre de cette étude portait en effet sur la gestion des droits de PI.
L’une des idées clés qui résulte de ce croisement de deux études empiriques est que les différences réelles dans la manière d’appréhender les questions d’appropriation du savoir sont encore accentuées par les représentations que les acteurs se font des autres. Dès lors, la mise en œuvre de projets communs permet de réduire les antagonismes entre les acteurs.